Pourquoi les entreprises vont-elles jouer un rôle essentiel dans la construction de notre avenir commun ? Repenser leur impact social, sociétal et environnemental sera l’un des grands enjeux de cette sortie de crise. Au-delà de la quête de sens et de la volonté de participer à une amélioration de la société, l’économie positive est un levier de performance pour nos entreprises.
C’est au cœur de l’urgence que certaines entreprises ont révélé leur potentiel à devenir des acteurs de l’économie positive. Face à la pandémie de Covid19, beaucoup d’entre-elles sont passées du dire au faire, en faisant évoluer leurs activités pour produire des masques, des respirateurs, du gel hydro-alcoolique. D’autres ont donné du temps, des compétences, mais aussi du matériel de première nécessité ou encore des repas aux organisations nécessiteuses. En concrétisant ainsi les discours RSE par des actes, et même parfois en allant plus loin, toutes démontrent que leur capacité d’engagement est en réalité immense. Audrey Tcherkoff, Présidente de l’Institut de l’Economie Positive est formelle : « Nous sommes convaincus que les entreprises sont des moteurs incontournables de la transformation de notre économie en une économie positive.»
Les entreprises les plus responsables sont les plus visionnaires
Certains entrepreneurs n’ont pas attendu cette crise pour voir dans l’économie positive le meilleur moyen de s’engager pour préparer l’avenir. C’est le cas de « C’est qui le Patron ?! ». La marque créée par les consommateurs a vu ses ventes exploser depuis le début du confinement et a décidé de reverser ses gains additionnels à ceux qui en ont le plus besoin, tout en appelant d’autres entreprises à en faire autant. Panzani, l’entreprise LOEUF et Carrefour répondent à l’appel. En quelques jours, le fonds de solidarité « C’est qui le Patron ?! » parvient à réunir 850 000 euros. Engagée sur le temps long, la marque y consacrera désormais 1 % de ses revenus. Ce fonds viendra ainsi au soutien de personnes en difficulté de façon permanente. De son côté, Hortense Harang, créatrice de Fleurs D’ici, la première plateforme de fleurs locales et de saison, a multiplié les initiatives pour venir en aide à la filière horticole française cruellement impactée par la crise. Elle conçoit d’abord un pont logistique entre les producteurs locaux et les fleuristes à proximité. À l’occasion du premier mai, dans le contexte du Covid19, elle met en place une plateforme permettant via une carte interactive de localiser des « drives muguet ».
La crise n’est donc pas un temps de latence qui permettrait seulement d’imaginer le monde que nous appelons de nos souhaits. Au contraire, toutes les mesures qui sont prises aujourd’hui par les entreprises les plus résilientes et audacieuses préfigurent des changements à venir. Sans doute, les consommateurs vont-ils privilégier encore plus demain qu’aujourd’hui, les produits ou services des entreprises vertueuses. Avant la crise, l’enquête Insign menée par Opinionway sur l’économie positive* démontrait déjà que « passer d’une stratégie business à une stratégie business positive améliorera l’image de marque de l’entreprise, lui permettra de conquérir de nouveaux marchés, de fidéliser les clients, tout en renforçant le sentiment de fierté et d’appartenance de ses salariés et donc sa compétitivité. » L’enquête souligne que cette transformation de notre économie se fera pour et par les salariés de l’entreprise : 87 % des salariés du secteur privé sont prêts à s’investir pour favoriser sa mise en place.
L’économie positive n’est pas un concept au service de la bonne conscience. Soucieuse du temps long, c’est d’abord une économie au service des générations présentes et futures. Elle vise à améliorer la compétitivité de nos entreprises en favorisant une croissance responsable, socialement juste, respectueuse des hommes et de l’environnement. Avant même la pandémie de Covid19, une majorité de Français considérait déjà qu’une entreprise doit être utile pour la société dans son ensemble. Repenser l’impact de l’entreprise dans la société sera donc, plus que jamais, l’un des grands enjeux de cette sortie de crise : seulement 4 % des salariés français du secteur privé pensent que leur entreprise s’inscrit dans une démarche positive*.
L’entreprise au cœur des solutions
Depuis la Loi Pacte votée le 22 mai 2019, les entreprises peuvent se doter d’une « raison d’être » permettant d’inscrire dans leurs statuts, « un projet entrepreneurial répondant à un intérêt collectif et qui donne sens à l’action de l’ensemble des collaborateurs.» De la prise en compte de l’impact social et environnemental de leurs activités à la création d’un statut d’entreprise à mission, en passant par l’adoption d’une raison d’être, les entreprises ont dorénavant la possibilité de devenir les acteurs de l’économie positive. Ainsi, certaines entreprises pionnières, comme les groupes Rocher, Danone, Camif, Alenvi ou Maif ont décidé de devenir des entreprises à mission. Leur objet n’est plus limité à la seule performance financière à court ou moyen terme mais insiste sur le projet de société auquel elles entendent contribuer sur le long terme. Pour Claudine Pagon, Directrice Positive Impact de l’agence Insign « cette nouvelle façon d’envisager le business par la raison d’être prend en compte toutes les parties prenantes. C’est un levier de performance pour l’entreprise : de la différenciation pour les clients, du sens pour l’interne, de nouveaux leviers de croissance pour le business et des solutions pour les générations futures. »

L’économie positive un levier de performance pour les entreprises
Les remises en question provoquées par cette pandémie participent à l’éveil des consciences sur la nécessité d’embrasser la voie de l’économie positive. Cette crise a mis en lumière des métiers jusque-là invisibles, pour la plupart d’entre nous, et pourtant si essentiel au bon fonctionnement de la société. La question de l’utilité sociale, tout comme elle s’est posée pour ces métiers, devra désormais, aussi se poser pour les entreprises. Certaines vont devoir ajuster pratiques et discours, quand d’autres vont devoir élaborer un projet socialement juste et écologiquement responsable, prenant en compte les générations futures. « La prochaine transformation sera aussi puissante que la transformation digitale. C’est celle du « doing for good » demandant aux entreprises de contribuer au mieux-vivre, à la création d’une richesse partagée, respectueuse de l’environnement, participant à la prospérité sociale, » insiste Lionel Cuny, Président de Insign, pour qui la volonté de transformer la société est un levier de performance pour nos entreprises.
Un indice de positivité mesure l’engagement des entreprises
Pour accompagner les acteurs économiques dans leur transformation positive, il est nécessaire de pouvoir évaluer les progrès accomplis ainsi que le chemin qu’il reste à parcourir. Cela permettra de mieux prendre en compte l’intérêt des générations présentes et futures. Pour cette raison, l’Institut de l’Economie Positive a développé des indices de positivité pour mesurer l’engagement des entreprises, mais aussi des territoires et des nations. « L’analyse de ces indices représente une opportunité autant qu’un préalable essentiel pour comprendre le chemin parcouru et la nécessité d’une accélération » précise Jacques Attali, Président du Conseil de Surveillance de l’Institut de l’Économie Positive. Avant d’ajouter : « Si de plus en plus de chefs d’entreprise s’engagent dans cette voie, il s’agit maintenant d’aller plus loin. Nous devons engager l’ensemble des collaborateurs. L’entreprise doit redevenir le lieu du long terme et casser les stratégies de courte vue qu’imposent la dictature des marchés. Assurer de bonnes conditions de travail, partager de manière plus équilibrée la valeur créée, avoir un impact positif sur l’environnement, sont autant de leviers sur lesquels les entreprises peuvent jouer pour devenir réellement positives. »
Au moment où la pandémie de Covid19 rebat les cartes et questionne le monde entier sur le rôle des entreprises dans le bien-être de l’humanité, l’idée d’une économie positive défendue par des pionniers se révèle au grand jour. Ainsi, dans une tribune publiée lundi 4 mai par Le Monde, 92 grands dirigeants, affirment leurs ambitions en matière de décarbonation de l’économie et appellent à un plan de relance pour accélérer la transition écologique. Une prise de position particulièrement engageante pour les signataires, parmi lesquels les grands dirigeants du luxe, de l’énergie, de l’industrie, mais aussi le MEDEF.
Personne ne sait de quoi l’avenir sera fait, pourtant dans ce « clair-obscur », une question brûle toutes les lèvres : « allons-nous revenir au monde tel qu’il était avant l’arrivée du coronavirus ? » Pour y répondre, il sera impératif de nous mettre d’accord sur l’économie à laquelle nous aspirons. La décision nous appartient.
Annabelle Baudin

*Enquête Economie Positive – Un sondage Opinionway réalisé auprès de 1000 salariés français représentatifs du secteur privé pour Insign en partenariat avec l’Institut de l’Économie Positive
Insign est une agence de creative consulting présente à Paris, Lyon, Dakar et Los Angeles. Avec le Business Hacking®, Insign réinvente les stratégies de communication, d’activation et de digitalisation. Nouvel état d’esprit, nouvelles méthodes créatives et organisation moléculaire, l’agence se concentre sur la création de valeur originale à positive impact.
L’Institut de l’Économie Positive s’engage à apporter des réponses pour permettre à chacun de se saisir des objectifs économiques, sociaux et environnementaux, appréhendés comme une valeur en soi au service des générations présentes et futures. Son objectif est la transformation de notre économie en une économie positive car c’est une garantie de pérennité et un levier de succès pour tous. L’institut a été créé fin 2018 par la Fondation Positive Planet, qui en est aujourd’hui l’actionnaire de référence.
génial ! puisse cet avenir devenir une réalité générale !
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