En ces temps de « métamorphoses », il me semble nécessaire de se projeter dans l’avenir afin d’être en mesure de construire ensemble le récit d’un futur réussi. Chaque mois, un acteur du changement nous enverra une lettre provenant du futur ! Ce mois-ci, j’ai envoyé Alexandre Jardin* en 2040. Voici sa lettre depuis le futur, où il est question d’un pays qui a repris confiance en lui-même !
Paris, le 13 juin 2040
Chère Annabelle restée en 2016,
mon coeur se serre à l’idée que vous soyez toujours enlisée dans cette France que j’ai connue, jadis, ce pays calcifié où les êtres étaient si peu sûrs d’eux-mêmes. Les citoyens étaient alors très peu acteurs, encore disposés à s’en remettre aux élites du centre de Paris.
Aujourd’hui, personne ne peut plus imaginer ce que fut notre assujettissement face à une technocratie régnante, à quel point nous étions spectateurs de nos vies ! Et effrayés par l’idée même de nous conduire en citoyens autonomes.
Je disais hier à ma petite fille de dix-huit ans, Roses, que lorsque nous avons commencé à déverrouiller le pays, en 2016, à faire confiance aux gens, les enseignants suivaient docilement des programmes définis par un ministère parisien qui pensait sans honte les choix pédagogiques à la place du million d’enseignants.
Je lui ai également confié qu’à l’époque le budget de l’Etat et des Régions était arrêté sans que les citoyens aient leur mot à dire. Pour de vrai. Que les jeunes faisaient un Service Civique dont toutes les missions étaient décidées par des gens de plus de cinquante ans.
Roses a cru que je plaisantais.
Et elle n’a pas trouvé ça drôle.
J’ai tenté de la persuader qu’à l’époque on grognait bien un peu mais chacun demeurait soumis à mille normes rigides qui fixaient à peu près l’intégralité de ce que nous avions le droit d’oser. Je lui ai raconté que les activités humaines étaient toutes normées par l’administration : les picnic, l’âge auquel on devait obligatoirement arrêter de travailler, la taille des escabeaux qu’on avait le droit d’utiliser dans les fermes, tout.
– Vous n’étiez pas majeurs ? s’est-elle étonnée.
-Si, mais on ne se sentait pas assez légitimes pour l’affirmer.
-Vous aviez l’habitude d’obéir ?
-Peut-être bien.
-On m’a dit qu’en 2016 pour ouvrir une école ou construire une maison il fallait demander l’autorisation ?
-Oui, ça semblait normal.
-Pourquoi acceptiez-vous cela ?
-On nous disait que d’autres que nous savaient mieux que nous ce qui était bon pour nous. La province se soumettait spontanément aux décisions des gens de Paris, c’était extraordinaire.
-Sans révoltes ?
-Non.
-Vous aviez peur de quoi ?
-De nos désirs, de la puissance de nos désirs, de notre puissance. L’Etat nous en protégeait.
Roses a eu beaucoup de difficulté à imaginer que les gens de 2016 ne se sentaient pas assez légitimes pour piloter leur vie. Ça l’a un peu effrayée.
Pour la rassurer, je lui ai dit que j’avais exagéré, que tout cela n’était pas vrai, que nous avons toujours été un peuple adulte et sûr de lui-même.
Elle m’a cru.
Tournez vite la page de l’ancien monde!
Alexandre Jardin
*Alexandre Jardin est romancier, cinéaste et le fondateur du mouvement citoyen Bleu Blanc Zèbre**.
**Bleu Blanc Zèbre (BBZ) est un mouvement citoyen regroupant 200 opérateurs de la société civile : les Faizeux qui apportent des solutions durables à nos problématiques sociétales. BBZ réunit autour de politiques publiques clés en main la société civile qui se bouge, et les Maires qui lui font confiance pour résoudre ensemble et concrètement les problèmes auxquels sont confrontés les Français.
Bonus des optimistes:
AGIR !
Pour signer l’Appel des Zèbres : Laissez-nous faire ! On a déjà commencé, c’est ici!
Le Kit de soutien Bleu Blanc Zèbre, c’est ici!
DÉCOUVRIR !
« Laissez Nous Faire » d’Alexandre Jardin, un livre qui remonte le moral et donne envie d’agir!
A la fois livre d’analyse et roman d’action, Laissez Nous Faire, est surtout un manifeste enthousiaste, un appel à une société d’acteurs se prenant en main au lieu d’être spectateurs de la grisaille ambiante.
A travers ce récit revigorant, Alexandre Jardin raconte sa vie de citoyen engagé désormais à 100% dans une stratégie en cours pour relancer la France par en bas sans rien attendre d’en haut.
Ce combat quotidien de militant associatif a démarré avec l’association Lire et Faire Lire qui a depuis plus de seize ans entrepris avec succès de donner le goût de la lecture à tous les enfants de nos écoles, et se poursuit aujourd’hui avec Bleu, Blanc, Zèbre.
Pleine de vie cette lettre de 2040…; Un bonheur que de lire l’auteur du Zèbre.
Oui garder vos projets Monsieur Jardin.
Et continuer à nous émerveiller Annabelle.
cdirr
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Merci de nous donner le désir du futur
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Merci
plein d’espoir
Demain c’est now et ensemble
résilience et interaction
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