A 23 ans, il crée Mutum pour que la solidarité remplace les pièces de monnaies !

Pourquoi est-il nécessaire d’acheter systématiquement un objet neuf, alors que son voisin possède probablement le même ? 

C’est la question que s’est posée Mathieu Jeanne-Beylot.  A 23 ans, il nous propose une nouvelle alternative économique en créant Mutum. Une plateforme qui permet d’emprunter gratuitement des objets au plus près de chez soi. Une façon de raviver le lien social et de réintroduire la solidarité au cœur des échanges, tout en nous enjoignant à repenser notre consommation à travers le prisme de l’usage et non de la possession. 

Rencontre! 

MAT

Nous voulons créer une nouvelle économie!

Bonjour Mathieu, peux-tu nous dire ce qu’est Mutum ?

Mutum est une plateforme participative gratuite de prêt et d’emprunt d’objets entre particuliers qui souhaitent remettre au centre des échanges la solidarité, l’entraide, et non l’aspect monétaire des transactions, tout en ayant un impact environnemental important.

Et comment je fais si je veux emprunter un objet ?

Pas besoin d’un seul centime pour utiliser Mutum.

Référencer un objet, prêter un objet, ou parrainer un proche permet des gagner des « mutums ». C’est avec cette monnaie d’échange virtuelle que l’utilisateur peut alors emprunter des objets. Ce système de réciprocité permet à tout le monde de prêter et d’emprunter : d’une GoPro, à un appareil à raclette en passant par une perceuse.

Quel a été ton déclic pour te lancer dans l’aventure ?

Tout commence par une histoire. Alors chef scout avec mon ami Frédéric Griffaton, lui aussi co-fondateur de Mutum, nous animions un stand. Pendant l’animation, notre appareil photo s’est cassé. Et là, nous nous sommes dit que ce serait génial d’emprunter un appareil photo pendant une semaine au lieu d’en acheter un neuf. L’idée Mutum est née ainsi.

Quelles sont les valeurs de Mutum ?

L’ambition de Mutum est de permettre aux gens d’emprunter ce dont ils ont besoin au plus près de chez eux.

L’idée est de développer des échanges solidaires. Et à fortiori des territoires et des villes où régneront durablement le partage, les échanges et la confiance.

Nous souhaitons que les utilisateurs deviennent les principaux actionnaires de la plateforme!

Tu es co-fondateur de Mutum. Cela consiste en quoi au quotidien ? N’est-ce pas trop dur de mobiliser toute une communauté ?

Je m’occupe de la partie stratégique, je conçois les nouvelles fonctionnalités du site, et gère les relations presse.

En ce moment, une grosse partie de mon temps est consacrée à la campagne de crowdfunding/crowdequity.

Nous l’avons lancée  avec l’objectif de récolter 1 million d’euros. En effet, à terme nous souhaitons que les utilisateurs deviennent les principaux actionnaires de la plateforme.

Aujourd’hui, nous mobilisons notre communauté à travers les réseaux sociaux et le système de parrainage qui fonctionne bien. La plateforme, ouverte le 6 octobre 2014, compte 60 000 utilisateurs et 85 mille objets y sont référencés.

On ne se lance pas dans ce genre d’aventure sans avoir un peu d’argent à investir ?

Oui. Au tout début, avec Frédéric nous avons fait appel à notre cercle proche pour lever des fonds. Ensuite, grâce à notre première campagne de crowdfunding en novembre 2014, nous avons récolté 7 500 euros. Puis, tout s’est passé très vite.

En Novembre nous avons démarché « au culot » le fonds d’investissement de la MAIF qui avait pour objectif affiché de développer l’économie collaborative. Nous avons obtenu des rendez-vous, et en Juillet, nous avons levé 1 million d’euros, notamment avec la MAIF.

Les difficultés sont-elles les mêmes aujourd’hui qu’au début du projet ?

Au début, on a eu beaucoup de mal avec toute la partie technique. Nous n’avions pas du tout le profil technique requis, alors on a embauché beaucoup stagiaires et d’agents.

Le recrutement de l’équipe s’est fait assez tardivement, au moment où nous avons reçu les fonds.

Maintenant, je dirais que la plus grande difficulté, c’est de garder en tête que nous sommes une entreprise, et par conséquent que nous devons toujours faire du chiffre d’affaires. Même si les valeurs que nous défendons sont loin de cette préoccupation.

 

Nous souhaitons transposer ce modèle aux services, aux véhicules et pourquoi pas aux logements!

 Mutum dans 5 ans, ça en sera où ?

Grâce à cette nouvelle alternative que représente Mutum, nous voulons créer une nouvelle économie.

Pour l’instant, la plateforme ne permet que l’échange d’objets, mais nous souhaitons transposer ce modèle aux services, aux véhicules et pourquoi pas aux logements.

Certains utilisateurs sont prêts à « échanger » leur véhicule s’ils ne s’en servent pas. Nous travaillons actuellement sur ce volet, pour rendre ce service accessible dès la fin de l’année 2017.

Vous pourrez emprunter le véhicule d’un utilisateur, mais il faudra compter 2 ou 3 euros par jours pour payer l’assurance.

Nous souhaitons révolutionner le marché du logement!

Tu évoques un Mutum pour le logement ? C’est-à-dire ?

Nous souhaitons révolutionner le marché du logement. On espère que dans les prochaines années, des utilisateurs pourront référencer leur logement sur la plateforme et le prêter quand ils partiront en vacances.

A part devenir membre de la communauté et prêter mon appareil à raclette, comment je peux m’engager auprès de Mutum ?

Concrètement, tu peux participer à l’aventure Mutum en devenant actionnaire à partir de 30 euros.

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ça veut dire que tu pourras donner ton avis sur les décisions stratégiques.

On ne veut pas s’aligner sur la logique des fonds d’investissements qui fonctionne au profit. Mais on veut être en adéquation avec les valeurs que nous défendons.

La question première qu’on doit se poser est : qu’est-ce qui est préférable pour nos utilisateurs ? Qui de mieux placé pour répondre à cette question que les utilisateurs eux-mêmes.

Cliquez ici pour Découvrir la campagne de crowdequity 

Je suis un jeune porteur de projet. Quels sont les premiers conseils que tu me donnerais ?

Je conseillerais à tous les jeunes qui ont envie de s’engager de parler de leurs idées et de leurs projets ! Il faut échanger ! Je rencontre beaucoup de gens qui ont des idées mais qui ne veulent en parler à personne, c’est totalement absurde. Le regard critique des autres est essentiel pour avancer.

 

Et si je te dis que je ne veux pas parler de mon projet car j’ai peur qu’on me le pique ?

L’idée c’est rien du tout dans un projet. Nous sommes des milliards sur terre, et 200 000 personnes peuvent avoir la même idée en même temps.

Ce qui fait la différence, c’est la motivation, comment je vais m’entourer et la complémentarité avec les personnes que je vais recruter.  L’idée c’est 20% du travail, les 80% restant, c’est ça qui compte vraiment.

Un message de fin à faire passer à tous ceux qui souhaitent s’engager ?

Soyez motivés ! Persévérez toujours avec votre bonne humeur et en écoutant les gens qui vous entourent. Avec ça, vous aurez toutes les clefs pour réussir.

Alors, Osez ! Lancez-vous pour faire bouger les choses !

Et… Rejoignez-nous !

Toute l’équipe de Youth We Can! te remercie vivement pour ces infos et ces conseils. Bon courage pour la suite de l’aventure !

Propos recueillis par Jason Dozier

 

3 commentaires sur « A 23 ans, il crée Mutum pour que la solidarité remplace les pièces de monnaies ! »

  1. Excellente idée, généreuse mais à encadrer dans ces modalités pour ne pas dériver en raison de courants marchands ou crapuleux toujours à l’affût d’opportunités…

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  2. L’accroche est sympa : “A 23 ans, il crée Mutum pour que la solidarité remplace les pièces de monnaies !” Dans la réalité, c’est une entreprise bien capitaliste qui déguise l’appât du gain en la solidarité. Le seul avantage pratique pour “les solidaires” c’est de pouvoir louer à d’autres ce que l’on possède sans en avoir l’usage immédiat. L’avantage pour les “gentils animateurs”, c’est 30 euros pour entrer dans la danse et devenir “actionnaire”, un crowdfunding qui a rapporté 7 500€, le soutien de la MAIF et la promesse d’une “récolte” de 1 million d’euros (d’où sortira ce million???). La plateforme, ouverte le 6 octobre 2014, compte 60 000 utilisateurs et 85 mille objets y sont référencés. C’est ce que l’on appelle une “nouvelle économie” : une entreprise qui garde en tête qu’elle “doit faire du chiffre” mais sans que cela soit “une préoccupation essentielle”… Je cherche désespérément comment cette solidarité va remplacer la monnaie…

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    1. Bonjour Jean-François,

      Le but de Mutum est de pouvoir se prêter et s’emprunter gratuitement les objets du quotidien.
      Mutum ne prend aucune commission sur toutes les transactions réalisées.

      Nous avons un business model sur les Entreprises (de plus de 200 personnes) ou nous vendons des solutions pour recréer du lien social entre les salariés.

      Le but est d’avoir une solution gratuite pour les particuliers payée par les entreprises (ce que je trouve plutôt solidaire).

      Nous avons donc lancé une campagne de crowdequity (crowdfunding en equity).
      Nous souhaitons aller chercher des financements auprès des particuliers plutôt qu’auprès de fonds d’investissements qui sont beaucoup plus accés sur la rentabilité à cours terme (ce que nous ne souhaitons pas).
      Nous avons donc un objectif de lever 1 million d’euros auprès des particuliers ou chacun peut acheter des actions de l’entreprise à partir de 30€ (ce qui donne un droit de vote et permet de participer aux décisions stratégiques de l’entreprise).

      Nous lancons cette campagne de financement solidaire car oui, en effet, nous sommes une entreprise et avons des salariés que nous payons pour qu’ils développent de nouvelles fonctionnalités, que ce soit sur le site ou sur les applications (ou il n’y a pas de publicité d’ailleurs).

      J’espère vous compter parmis nos futurs actionnaires et inscrit sur Mutum.
      La campagne est ici : non.li/InvestirMutum

      Je vous souhaite une belle semaine et je suis disponible si vous avez d’autres questions.
      Cordialement,

      Mathieu Jeanne-Beylot, Co-Fondateur de Mutum

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