A 24 ans, il lance OptiMiam pour lutter contre le gaspillage alimentaire !

Le gaspillage en France représente chaque année 10 millions de tonnes, soit une valeur théorique de 16 milliards d’euros [1]. Ces pertes énormes ont interpellé Alexandre Bellage, 24 ans et  ses associés Raodath Aminou et Meddy Menzikoff . En 2014, ils ont décidé de s’attaquer à ce problème avec une solution innovante : l’application OptiMiam. Rencontre!

Bonjour Alexandre ! Peux-tu nous présenter en quelques mots OptiMiam ?

Pour reprendre notre devise, OptiMiam c’est « l’appli gourmande bonne pour le portefeuille, bonne pour la planète ! ». Elle a pour vocation de réduire le gaspillage alimentaire. Elle relie des commerçants (restaurateurs, grandes surfaces et petits commerces) ayant des surplus alimentaires à des consommateurs à la recherche de bons plans à travers des promotions flash géo localisées. Et ça marche !

L’appli permet de connecter en temps réel les produits frais invendus des commerçants avec des consommateurs responsables qui profitent d’offres flash exclusives.

Quelles valeurs souhaites-tu promouvoir à  travers ce projet ?

Nous voulons mettre en avant le quotidien de ces petits commerçants qui font face à la problématique du gaspillage alimentaire et des invendus. Pour eux, cela représente une double perte : non seulement ils perdent des produits mais tous ces invendus sont autant de revenus perdus !

Deuxièmement, nous cherchons à encourager la réduction des pertes et du gaspillage avec une solution positive pour tous.

La nourriture est faite pour être mangée ! Et nous avons été ravis de voir le législateur prendre des mesures concrètes début 2016 dans la lutte anti-gaspillage en France avec le passage de la loi contre le gaspillage alimentaire .

Il y a trois ans, avec tes associés vous avez créé OptiMiam : comment avez-vous eu l’idée ?

Nous nous sommes rencontrés en mars 2014 avec Raodath lors d’un StartUp Weekend organisé par Polytechnique. Raodath avait eu cette idée suite à un constat personnel et j’avais été séduit par la problématique.

Lors de ces 54 heures de brainstorming et de création nous avons créé le concept OptiMiam. Le fait d’avoir été une des équipes primées à cet événement nous a confirmé l’intérêt de notre idée. Cela nous a encouragé à poursuivre l’aventure ! Nous avons donc participé à d’autres concours, et les retours furent très positifs.

Comment en êtes-vous arrivé au stade actuel ?

Après différents concours, nous avons rejoint plusieurs incubateurs qui nous ont permis d’affiner notre projet et de le rendre attractif pour les futurs commerçants et utilisateurs. Désormais nous sommes sereins sur la viabilité de notre entreprise bien que nous ne soyons pas encore à l’équilibre. Nous espérons l’atteindre d’ici deux ans !

Quels ont été vos différents leviers financiers jusqu’à aujourd’hui ?

La première année, ce sont les différents prix que nous avons remportés qui nous ont permis de nous développer et financer nos opérations soit un peu plus de 100 000 euros. Puis avec KissKissBankBank nous avons collecté 9 000 euros pour construire notre premier tri-porteur de livraison « anti-gachis ».

L’année dernière nous avons réalisé notre première levée de fonds. Un moment intense mais très formateur où nous avons reçu plus de 500 000 euros de financements grâce à des business angels. Cela nous permet de nous concentrer sur l’avenir et l’essaimage du réseau OptiMiam dans toute la France.

Si au début nous étions dépendants des prix et des bourses pour grandir, nos leviers financiers actuels sont différents. Désormais nous effectuons des levées de fond auprès de business angels, et nous générons des revenus grâce à la plateforme !

Au-delà des leviers financiers, comment parvenez-vous à mobiliser la communauté OptiMiam ?

La mobilisation de notre communauté est au cœur de notre projet, car sans elle, OptiMiam ne pourrait pas fonctionner ! Cela passe donc par des points journaliers avec les équipes pour savoir comment le service se porte, et si les acteurs sont satisfaits. Le « service après-vente » est crucial si l’on veut continuer de porter une solution « gagnant-gagnant ».

En parallèle de ce travail journalier au plus proche du terrain et des équipes, nous organisons des actions plus médiatiques pour libérer la parole sur le sujet du gaspillage alimentaire.

Notre campagne de crowdfunding avec KissKissBankBank suivait cette logique. C’est aussi le cas de nos actions sur les réseaux sociaux comme lors de l’émission M6  « Gaspillage Alimentaire : les chefs contre attaquent » qui a été diffusé en 2015.

m6

Notre dernière initiative lancée lors des fêtes de Noël, l’OptiBox Solidaire, a été un moment très fort pour toute l’équipe et notre communauté.

Nous avons pour projet d’étendre cette initiative et de la rendre plus pérenne car  offrir un repas chaud à ceux qui en ont besoin ne doit pas seulement arriver pendant les fêtes.

Nous avons distribué plus de deux cents repas à des personnes âgées isolées du 11ème arrondissement !

Quelles ont été les principales difficultés auxquelles vous avez face pendant cette aventure ?

Il a fallu convaincre les commerçants de l’intérêt de la démarche. Au début ce n’était pas forcément évident or la réussite de l’initiative repose grandement sur eux. En effet, nous ne pourrons réduire durablement le gaspillage que si nous arrivons à offrir une offre dense et de proximité partout en France. C’est d’ailleurs ce à quoi nous nous attelons en priorité en ce moment.

Nous avons sauvé plus de 15 tonnes de nourriture en deux ans !

Si nous avons réussi à sauver plus de  15 tonnes de nourriture en deux ans, il reste beaucoup à faire et le chemin est long.

Nous restons optimistes, la tendance est bonne. Nos 120 000 utilisateurs et 450 commerçants participent activement à l’émergence d’une prise de conscience plus générale de l’importance de ne pas gâcher. Cette situation nous fait donc relativiser les difficultés que nous pouvons avoir au jour le jour.

Nous sommes toujours à la recherche de talents déterminés qui ont des idées auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé !  

Admettons, je suis un jeune. Je cherche à m’engager et ton projet me plait. Comment puis-je contribuer ? 

C’est simple! Dans un premier temps tu peux télécharger l’appli sur le Play Store ou bien sur l’App Store et rejoindre notre communauté grandissante. Tu peux également te rendre sur notre page de recrutement qui liste nos opportunités. Enfin tu peux aussi nous envoyer un mail à hello@optimiam.com avec ton CV et une lettre de motivation : nous sommes toujours à la recherche de talents déterminés qui ont des idées auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé !

Dernières questions et non des moindres, quels seraient les conseils que tu donnerais aux jeunes qui veulent devenir entrepreneur ? Selon toi, quelles sont les clés de réussite ?

La confiance en soi, la persévérance et bien sûr l’équipe !

Nous pouvons tous à notre échelle agir pour le bien commun et en vivre ! Il faut également ne pas sur-réfléchir au moment de sauter le pas ! Les ratés font partie intégrante du processus de création.

Quelqu’un qui n’a jamais raté, c’est quelqu’un qui n’a jamais rien tenté !

Enfin pour réussir, il me semble que trois choses sont importantes : Avoir confiance en soi – on y revient toujours ! Mais il faut aussi avoir beaucoup d’empathie, entrepreneuriat c’est partir à la rencontre des autres et résoudre un problème qu’ils ont. On ne peut pas faire ça si on n’est pas à l’écoute. Et dernière chose, il faut être flexible, adaptable et réactif!

Toute l’équipe de Youth We Can! te remercie vivement pour toutes ces infos et ces conseils. Bon courage pour la suite de l’aventure !

Propos recueillis par Baptiste Sibieude

[1]http://www.novethic.fr/empreinte-terre/dechets/isr-rse/gaspillage-alimentaire-les-chiffres-chocs-143933.html

 

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